Alors que la technologie simplifie tout, certains céramistes persistent à empiler du bois pendant des heures, voire des jours pour cuire leurs pièces.
Pourquoi ?
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Loin du bouton ON/OFF, une cuisson qui se vit
La cuisson céramique traditionnelle au bois n’est pas une lubie d’artisan bohème, c’est une technique exigeante, un savoir-faire à part entière qui se transmet et évolue depuis des siècles.
Contrairement aux fours électriques, où il suffit d’appuyer sur un bouton, ici, tout repose sur une maîtrise fine du feu, du temps, et des éléments. On parle de fusion, de transformation profonde de la matière. Rien n’est automatique, tout est en mouvement.
L’expérience d’une cuisson au bois, c’est une immersion totale
Pendant 24h à 36h, on vit au rythme du four, en équipe. Un chaos apprivoisé. Comme une sortie en mer :
On dort par tranches de quelques heures, on se relaie devant le feu, on écoute le four vrombir, on surveille le tirage et on charge le bois dans l’alandier.
Sans arrêt.
L’adrénaline monte avec la température du four : Il y a une attente suspendue, une tension positive, palpable.
On observe, on ajuste, on espère.
Il faut apprendre à patienter, à respecter les paliers, à sentir quand il faut nourrir le feu ou au contraire, le calmer.
En fin de cuisson de haute température, il y a les grands feux : ce moment où, les cendres, riches en silice, qui s’étaient préalablement envolées et s’étaient déposées en nappes sur les pièces, fusionnent avec l’argile pour créer une peau de verre sauvage.
Loin des standards industriels, chaque cuisson céramique au bois est une aventure qui laisse une trace, aussi bien sur la terre que sur ceux qui la vivent.
Et l’écologie dans tout ça ?
Chercher, tester… Toute exploration a une empreinte écologique.
C’est précisément pour cette raison qu’il faut accorder beaucoup de valeur aux résultats obtenus.
Chaque cuisson compte, quelle qu’elle soit, au bois, ou pas. Et chaque recherche doit être le fruit d’un engagement et d’un processus réfléchi pour garder la manœuvre céramique la plus écologique et respectueuse possible.
Quand on produit, il s’agit d’assumer un impact, et choisir comment l’équilibrer.
L’écologie et la cuisson au bois : une réflexion nécessaire
Cependant l’empreinte écologique d’une pièce céramique (poterie ou sculpture) ne se résume pas au combustible du four.
C’est toute la chaîne de production et de distribution qui doit être questionnée. Et les valeurs reliées.
Ici, nous choisissons de travailler avec du bois de récupération dans un circuit court, et de compenser annuellement notre impact avec Carbone boréal qui est à la fois un programme de compensation de gaz à effet de serre (GES) par plantation d’arbres et une infrastructure de recherche de l’UQAC.
Cuire au bois, c’est pas mieux, ni pire. C’est un engagement.
Un savoir-faire à préserver, une aventure à vivre
Cette technique de cuisson au bois haute température devient rare et précieuse.
Son processus long et immersif demande un effort collectif. Elle exige une compréhension de la chimie céramique dans toute sa complexité.
C’est une aventure qui rend humble parce qu’elle ne pardonne pas les erreurs, autant qu’elle sait mettre en valeur l’imprévisible.
C’est un processus respectueux, immersif et captivant
Ici, les cuissons aux bois sont régulières. Elles sont ouvertes aux curieux comme aux confirmés, en accueillant tous ceux qui veulent pousser leur recherche technique et créative plus loin. Il y a une liste d’attente pour participer gratuitement à nos cuissons haute température saisonnières. Cela n’engage à rien, mais c’est une expérience inoubliable, parole de potière!
👉 S’inscrire à la liste d’attente des cuissons collectives
Construire son propre four à bois
Chaque été, un stage de construction de petit four à bois haute température est organisé dans nos ateliers. En quatre jours, les participants construisent et cuisent un four performant et facile d’utilisation, permettant d’expérimenter la cuisson au bois en autonomie.
Ils repartent avec les plans du four à bois, la liste des matériaux et les fournisseurs nécessaires pour en bâtir un eux-mêmes après le stage. Une opportunité unique pour les amateurs engagés et les professionnels aventuriers. Les inscriptions sont ouvertes en mars, et les places sont limitées.
👉 Rejoindre la prévente via l’infolettre
Prêt à vivre l’expérience ?
Rejoins la liste d’attente pour une cuisson collective (ici) ou pour le stage de construction du four au bois haute température (ici) et plonge dans cette aventure avec nous qui transforme autant la matière que les céramistes eux-mêmes.